Grand Corps Malade

6ème Sens - extrait de l'album MIDI 20 

Alors j'ai découvert de l'intérieur un monde parallèle,
Un monde où les gens te regardent avec gêne ou avec compassion
Un monde où être autonome devient un objectif irréel
Un monde qui existait sans que j'y fasse vraiment attention.
Ce monde là vit à son propre rythme, mais n'a pas les mêmes préoccupations.
Les soucis ont une autre échelle, et un moment banal peut être une très bonne occupation.
Ce monde respire le même air, mais pas tout le temps avec la même facilité, 
Il porte un nom qui fait peur ou qui dérange : les handicapés.

On met du temps à accepter ce mot, c'est lui qui finit par s'imposer,
La langue française a choisi ce terme, moi j'ai rien d'autre à proposer.
Rappelle toi juste que c'est pas une insulte, on avance tous sur le même chemin,
Et tout le monde crie bien fort qu'un handicapé est d'abord un être humain.
Alors pourquoi tant d'embarras face à un mec en fauteuil roulant ou face à une aveugle
Vas-y tu peux leur parler normalement.

Fabien Marsaud alias Grand Corps Malade.

Même si le texte vise principalement le handicap moteur, ce monde parallèle est le mien aussi. Cette impression d'une "autre normalité" partagée avec ceux qui la vivent.

Comments

[liliad]

Sommes touchés par ce texte. Mon fils a 10 ans, nous venons d'apprendre qu'il perd la vue. Ce texte l'émeut particulièrement.
Bravo et merci pour votre courage

[Gégé]

Très beau texte... très juste. Malheureusement je m'y reconnais moi aussi quand il parle des regards gênés. Il est vrai que la différence met parfois mal à l'aise car on a peur de blesser les gens, on ne sait pas toujours quelle est la bonne réaction à avoir.

[picokoa]

Je connaissais grand corps malade, mais pas ce texte en particulier !
J'aimerai l'entendre, déjà le lire me fait vibrer !
Merci

[robindesbois]

Merci mike pour ce texte magnifique! Je ne connaissait même pas grand corps malade!!

J'approuve tout à fait ce que tu dis sur la thérapie par l'écriture, ça fait un bien fou d'écrire, et ça nous coûte moins cher que le psy ;-)

Merci pour ton blog... c'est le soleil de ma journée!

[allantin]

Mike, en personne : même si…pour autant je ne peux oublier cette petite fleur,
moi qui vit si près de dame nature, chaque jour.
Pour autant je retiens l’autre date, celle du même jour que ma maman, soit le 7 avril nonente….
En lisant ses mémoires, en fait j’avais le même phénomène que Joanne alors…
alors j’ai peu d’excuses… sauf celle d’y penser encore.